Les non humains comme source d’inspiration de solutions plus résilientes
De délicieux champignons qui fleurissent à la suite d’une catastrophe écologique, des cultures microbiennes dont la production surpasse les cultures agricoles, une habitation partagée avec des chauves souries et un parc de jeu pour les humains et les écureuils…bienvenue dans le monde des non humains (https://www.multispecies-salon.org).
Ce champ de créativité est le terrain de jeu des designers appartenant au mouvement spéculatif, mouvement qui vise l’éloignement de la cognition humaine. Certains adoptent le regard des non humains sur le monde pour embrasser la condition de tous les êtres vivants.
Ces designers impliquent des typologies d’acteurs non humains dans le processus de compréhension des usages afin de concevoir des produits et des services plus résilients. Résilients face aux usages qui en sont fait par les humains, résilients aux impacts environnementaux (le rechauffement climatique ou perte biodiversité), résilients parce que intégrés de façon robuste aux écosystème naturels dans leur globalité.
La conception centrée sur l’humain est très efficace pour apporter des améliorations à un produit ou à un service en accordant une attention particulière aux besoins humains insatisfaits dans des contextes de vie donnés.
En donnant la priorité aux besoins humains, la conception centrée sur l’humain créé des produits, services, constructions et infrastructures non durables qui satisfont les désirs à court terme des consommateurs et citoyens à un coût élevé pour les autres non humains dans le temps (un temps souvent très court). How might we design for non-humans?
Cette attention particulière limitée aux humains a donc un angle mort : les non humains — animaux, végétaux, … et pourquoi pas les ressources vitales comme l’eau, l’air, le carbone…
On parle de design non humain ou xeno design : le préfixe xéno est utilisé dans le contexte des théories liées au réalisme spéculatif pour décrire des techniques pour penser à l’inconnu. En effet, en plus d’inclure la perspective des «autres êtres vivants», il décrit une étrangeté délibérée, une radicalité des idées qui ouvre de nouvelles possibilités…