Contrer le déni cosmique par la maîtrise de la cognition #facteurhumain #fresque
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Dans “Don’t Look Up”, les scientifiques échouent-ils à convaincre dans leur prise de parole médiatique en étant trop alarmistes sur la fin du monde qui approche ? Pour persuader de changer d’avis sur un sujet majeur, nous savons que ce qui est dit est aussi important que la manière dont le discours est énoncé. Les astronomes Randall Mindy et Kate Dibiasky, joués par Leonardo DiCaprio et Jennifer Lawrence, sont déconcertés de constater que personne n’est vraiment alarmé par la comète “tueuse de planètes” qu’ils ont découverte, et ce malgré la simplicité de leur message : “tout le monde va mourir dans 6 mois”. Cette inaction peut entre autres s’expliquer par le fait que les informations reçues ne sont pas traitées de manière équitable : certaines sont privilégiées par rapport à d’autres, en fonction de la signification émotionnelle de l’information pour l’individu. Or une décision perçue par l’émotion comme néfaste est automatiquement associée à une sensation déplaisante au niveau du corps (soma), puis rejetée immédiatement afin de laisser place à un plus petit nombre d’alternatives.
De plus, peut-être que les scientifiques négligent leurs propres biais cognitifs en adoptant une position de haute supériorité lorsqu’ils énoncent leur scénario comme l’évidence même : une telle position peut conduire à la défiance. Dès lors, peut-on expliquer le déni cosmique des politiques et leur assurance démesurée par l’effet Dunning-Kruger, un biais de jugement qui correspond à la tendance qu’ont les personnes les moins compétentes dans un domaine donné à surestimer leurs compétences ? L’effet Dunning-Kruger peut se rencontrer lorsqu’un homme ou une femme politique, à l’ego surdimensionné, s’avance rempli de certitudes sur un terrain qu’il ne maîtrise pas, et entend en remontrer à des personnes plus compétentes.
C’est pour expliquer ces phénomènes que la fresque du facteur humain a été conçue. Le facteur humain concourt à l’obtention d’un certain résultat, selon des degrés différents. Il peut par exemple être considéré comme responsable à la fois de mon inaction et de mon action. C’est parce que je suis un être humain que j’ai parfois des difficultés à agir selon mes propres prescriptions.